Message

Message

Titre

Titre
N° 1414 - Lettre III - Gai Luron à Véro [THEAT] par Véronica

Chère Véronica,

J'ai appris que Rico et toi vous passionniez en ce moment pour le théâtre. Laisse-moi te narrer une anecdote récente qui me fait dire que ce n'est peut-être pas une bonne idée.

Ce soir-là, j'avais décidé d'aller au théâtre avec Jujube. Je te mets une photo qu'on a faite le matin même.


D'abord, Jujube a voulu porter une cravate pour l'occasion et comme il ne savait pas la nouer, ça nous a mis en retard. La pièce, un drame d'Ibsen qui est joué depuis 1879, venait malgré tout de débuter quand nous nous sommes installés sous les regards noirs de tous les spectateurs de la rangée qui ont dû nous laisser passer. Sur scène, un homme et une femme étaient engagés dans un dialogue. Mais bien vite, Jujube a pensé que nous étions mal placés parce qu'il ne comprenait rien de ce qu'ils disaient. Et les spectateurs de la rangée, furibonds, se sont à nouveau levés pour que nous passions. Nous nous sommes alors installés au premier rang, marchant sur quelques pieds au passage. Très vite, Jujube a fait des commentaires à voix suffisamment haute pour être entendu par les comédiens, disant que ce n'était pas un problème d'acoustique, que c'était un problème de diction et que les acteurs semblaient incapables d'articuler correctement. Sans tenir compte des shhh courroucés des spectateurs des cinq premiers rangs, il a poursuivi :
- C'est vraiment une bande de bras cassés, ils n'ont même pas les bons accessoires. La femme parle de se peigner mais ne saisit ni une brosse, ni un peigne, loin s'en faut, puis elle montre un animal en expliquant à l'homme qu'ils sont à l'est, puis un objet en parlant de deux personnages, sans doute asiatiques, Duc et Seng !... Non, décidément...
Jujube n'a pas eu le temps de finir sa phrase, le service de sécurité du théâtre nous avait déjà saisis par le col et jetés sans ménagement sur le trottoir...

En trois mots collés, je suis certain que tu pourras me donner les noms des trois accessoires, tels qu'ils apparaissent dans le texte de la pièce.

Mais surtout, que ma triste expérience t'invite à la méfiance à l'égard du théâtre. Et ne me dis pas : "Oui, mais tu étais avec Jujube", parce que je te répondrai : "Oui, mais tu es avec Rico" !

Bises,

Gai Luron