Pour qu'on adjoigne "première" au prénom d'une souveraine, il faut que dans sa succession arrive un jour une autre souveraine qui porte le même prénom. Elles sont toutes premières mais on ne le précise que pour éviter les équivoques. Ainsi, derrière Jeanne Ire, reine de Navarre, on trouve une Jeanne II, mais derrière Victoria, reine du Royaume-Uni, pas d'autre Victoria. Ça marche aussi pour les impératrices : Anne, impératrice de Russie n'est pas numérotée puisqu'aucune Anne n'a plus jamais été impératrice de Russie, mais Élisabeth Ire, impératrice de Russie, fut suivie d'une Élisabeth II. Il y a des cas où on ne peut pas encore préjuger de l'avenir, par exemple Beatrix, reine des Pays-Bas, même si elle a abdiqué en 2013, est toujours vivante, la probabilité qu'elle devienne un jour Beatrix Ire existe bel et bien. Par contre l'affaire semblait pliée pour Élisabeth Ire, reine d'Angleterre, qui a dû se retourner dans sa tombe en 1952, trois siècles et demi après sa mort : elle n'y croyait plus. Aliénor, reine des Francs, ne pouvait jurer de rien car la dernière de ses quatre filles portait son prénom, mais Verónica Ire, reine du Matamba, aurait été surprise : sa succession a l'air d'être une série d'embrouilles entre des Anna et des Verónica postérieures avec lesquelles elle n'a pas de lien direct. Blanche Ire, reine de Navarre, pouvait en revanche se douter qu'elle aurait droit au numéro parce qu'elle a donné son prénom à sa fille aînée, qui devint Blanche II.
Bon, mais de toute façon, je sais que vous allez me dire que tout ça c'est du ...