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N° 424 - 1. Le Porche [COEUR] par Rico

- Marre de rouler…

C’est vrai que la semaine a été chargée mais vous aviez tellement hâte de rentrer que vous avez préféré prendre la voiture plutôt que de rester une nuit de plus à l’hôtel. Et vous voilà sur la route du retour, à la chercher entre les trombes de pluie et les coups d’essuie-glace, les phares n’éclairant qu’à deux mètres au mieux l’asphalte mouillé.

Par prudence, vous n’allez pas trop vite. Mais l’impression de ne pas avancer s’accentue à un point inquiétant. Vous roulez un peu plus sur le côté et quelques mètres plus loin, votre voiture s’est arrêtée.

- Et miel ! Manquait plus que ça !

Vous sortez la lampe de poche que vous laissez toujours dans la boîte à gants, la carte et commencez à l'examiner. Conclusion : vous êtes au milieu de nulle part, sur une route coincée entre deux morceaux de forêt.

Quelques secondes de réflexion et votre décision est prise : appeler les renseignements et une dépanneuse ou un taxi, peu importe le prix.

Bien évidemment, le portable ne capte pas et vous cherchez ce que vous pourriez bien faire plutôt que passer la nuit dans la voiture.

Un rapide examen des environs à la lueur de votre lampe torche vous laisse entrevoir comme une percée dans les arbres, une sorte de chemin.

Se pourrait-il que…

Non, pas ici…

En regardant plus attentivement, vous remarquez qu’outre le chemin, une pancarte accrochée à un arbre laisse penser qu’il y a bien une maison à l’extrémité. Un nom de domaine : Crèvecoeur… Votre montre indique 21h30. Est-ce encore un horaire acceptable pour aller frapper à la porte de quelqu'un ?

Un dernier essai pour faire redémarrer la voiture s’avère vain. Que choisir ? Passer la nuit dans une voiture gelée ou tenter de trouver de l'aide dans une maison sous la pluie battante ?

Bah... Au pire, vous aurez pris une bonne douche… Mais ça vaut le coup d’essayer : si vraiment quelqu’un vit là, vous pourrez peut-être téléphoner. Ou trouver un lit, ils ne vous laisseront pas repartir comme ça…

C’est décidé. Vous sortez de la voiture et claquez la portière pour courir dans le chemin. L’épaisseur des feuillages vous protège des gouttes mais vous pressez néanmoins le pas, l’obscurité environnante étant tout sauf rassurante.

Après presque cinq cents mètres, alors que vous alliez rebrousser chemin, le sentier s’élargit. Un peu plus loin, c’est une clairière, un grand parc. Et au bout, une bâtisse impressionante qui tient plus du manoir anglais que de la cabane de jardin.

Aucune lumière si ce n’est votre lampe…

L’heure n’étant plus aux hésitations, vous parcourez la distance qui vous sépare du porche en courant et gravissez les quelques marches qui vous mènent au perron abrité d’un petit auvent.
Au-dessus de la porte massive se trouve une inscription :

PA)EWDAZ

Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ?